ATELIER D’INFORMATIONS DU 11 JANVIER 2016

karakiewicz P.l.

Compte-rendu de l'atelier
du 11 janvier 2016

Le premier atelier de l’année a permis la rencontre de dix-sept participants (es) avec le Dr Pierre Karakiewicz. Mais quand, suite à une question posée, on a l’impression que la matière est simple et que l’on pourrait facilement l’expliquer à d’autres, ce n’est plus une rencontre ordinaire, c’est une formation de base donnée par un professeur qui non seulement possède son sujet mais qui excelle dans l’art de le transmettre.

Est-ce que les mêmes questions reviennent lors de nos ateliers ? Oui bien sûr puisqu’ils sont ouverts à tous ceux qui désirent s’adresser directement à un spécialiste, mais c’est dans la nuance de l’explication, dans le souci de la précision et la clarté dans le détail où l’on se rend compte que le sujet est complexe, qu’il ne faut pas baisser les bras et que la science n’a pas dit son dernier mot. Comme le suggère Dr Karakiewicz, le fait de consulter plusieurs spécialistes permet d’obtenir des explications formulées différemment pour une meilleure compréhension.

Ainsi, nous sommes revenus sur la question de la différence entre la curiethérapie (radiothérapie) « à bas débit de dose » et « à haut débit de dose ». La première est utilisée dans les cas de cancer de bas grade, de surveillance, pour un effet limité. La seconde, dans les cas de cancer à haut grade, pour une prise en charge définitive, donc pour des gens qui en ont vraiment besoin, d’expliquer le Dr Karakiewicz.

Les statistiques démontrent que 7 hommes sur 10 auront un petit foyer cancéreux à la prostate trouvé de façon fortuite sur biopsie. À cet âge, on parle moins de traitements puisque ces derniers pourraient avoir plus de désavantages sur la qualité de vie que le cancer lui-même pourrait causer.

La fiabilité du test de l’APS (antigène prostatique spécifique) pour sa fonction de « dépistage » du cancer est plus ou moins fiable puisque bien des facteurs peuvent influencer la valeur obtenue (race, âge, taille, maladie, activité…). Mais pour sa fonction de suivi suite à un traitement ou une chirurgie, l’APS demeure un indicateur de tout premier ordre ; son taux, son évolution, la vitesse de son évolution sont considérés.

L’incontinence urinaire suite à une chirurgie peut être traitée par des exercices de renforcement du plancher pelvien (exercices de Kegel), lequel agit en remplacement du sphincter urinaire retiré. En cystoscopie vous pourrez même voir se contracter votre muscle à l’écran. Si l’incontinence persiste, un chirurgien spécialiste en incontinence urinaire peut installer en permanence des bandelettes qui viennent renforcer le plancher pelvien. Mais attention, bien choisir son chirurgien, de dire le Dr Karakiewicz, bandelettes trop ou pas assez tendues et vous devrez uriner par une sonde ou demeurer incontinent…

Mentionnons que les problématiques suite à un traitement par radiothérapie peuvent apparaître deux ans après contrairement à la chirurgie par l’ablation de la prostate où l’on peut constater immédiatement après les effets (taux de l’APS, incontinence, dysfonction érectile…).

L’hormonothérapie est un traitement de fond pour contrôler la testostérone (qui nourrit les cellules cancéreuses). Son efficacité c’est l’atteinte du seuil requis, sinon, il faut vérifier si les injections sont bien données. Si par la suite l’APS monte, on parle alors d’un cas hormono-réfractaire et un traitement de chimiothérapie peut être requis, soit par voie orale ou intraveineuse. L’objectif est de stabiliser la progression et non d’éliminer le cancer. Depuis quelques années, au moins six nouveaux traitements sont disponibles. Mais l’alimentation, l’exercice, la relaxation… sont aussi à privilégier.

Et on a aussi parlé du « score de Gleason » qui demeure un important indicateur initial et même permanent, et des avantages de la chirurgie ouverte où le prélèvement des organes permet de bien connaître l’étendue de la maladie, et des limites des interventions chirurgicales effectuées à l’aide d’un robot, et l’absence de dépistage génétique… pour le moment. À suivre donc, prochaine rencontre en février !

Mario Brunet, gscp

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