Examens et diagnostic

  1. Quels sont les examens qu’on doit passer et sont-ils douloureux?
  2. Quelle est l’utilité de ces tests ?
  3. Qu’est-ce que l’APS?
  4. Peut-on avoir un cancer de la prostate malgré un taux d’APS normal?
  5. Un taux élevé d’APS indique-t-il nécessairement un cancer de la prostate?
  6. Le test de l’APS permet-il d’établir la présence de cancer?
  7. Puisque, à priori, l’APS ne sert pas à diagnostiquer la présence de cancer pourquoi faire du dépistage à l’aide du test de l’APS?
  8. Pourquoi, dès lors, existe-t-il un débat sur la pertinence du dépistage du cancer de la prostate.
  9. Quelle est la différence entre l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) et le cancer de la prostate?
  10. L’activité sexuelle affecte-t-elle le taux d’APS?
  11. Mon taux d’APS s’est élevé après un traitement qui devait me guérir. Que s'est-il passé?
  1. Quels sont les examens qu’on doit passer et sont-ils douloureux?

    Une combinaison de trois (3) tests aide à détecter un cancer de la prostate : le toucher rectal, le test sanguin de l’APS (antigène prostatique spécifique) et la biopsie de la prostate. Seul le test de la biopsie peut être parfois désagréable. Les deux autres tests ne sont aucunement douloureux.

  1. Quelle est l’utilité de ces tests ?

    À l’état normal, la prostate est lisse et caoutchouteuse. Lors d’un toucher rectal, le médecin palpe la prostate afin de détecter la présence possible d’une protubérance ou d’une induration (durcissement). Bien qu’utile, le toucher rectal n’est pas un test diagnostic parfait puisqu’il ne permet pas d’examiner la totalité de la prostate.La plupart des cancers diagnostiqués au Canada ne sont pas détectés à l’examen physique, mais à l’aide du test de l’APS. Pour déterminer la présence d’un cancer il faut faire une biopsie guidée par une sonde échographique placée dans le rectum. Ce test peut être un peu douloureux, mais il est nécessaire pour poser le diagnostic du cancer. À noter  que l’on ne pratique pas de biopsie quand le toucher rectal ou le taux d’APS s’avèrent normaux.

  1. Qu’est-ce que l’APS?

    L’APS est une glycoprotéine produite par les cellules normales de la prostate. Une partie de l’APS se retrouve aussi dans la circulation sanguine. Le Taux de l’APS varie en fonction de l’âge et de la race. Il a naturellement tendance à s’élever chez les plus de 40 ans à cause de l’augmentation du volume de la prostate. En cas de cancer, une plus grande quantité d’APS peut se retrouver dans le sang et, par conséquent, le taux d’APS est plus élevé chez la plupart des personnes atteintes.

    À noter qu’un taux d’APS plus élevé que la normale ne signifie pas nécessairement qu’il y a présence de cancer. L’APS est spécifique à la prostate et non au cancer. Son taux, pour diverses raisons, peut augmenter en l’absence de cancer. Pour en avoir le cœur net, il faut consulter un urologue.

  1. Peut-on avoir un cancer de la prostate malgré un taux d’APS normal?

    Oui. Une étude publiée en 2004, dans le New England Journal of Medecine nous apprend que ce taux reste dans les limites normales chez 15% des hommes atteints de la maladie. C’est ce qu’on appelle un faux négatif.

  1. Un taux élevé d’APS indique-t-il nécessairement un cancer de la prostate?

    Non. L’APS est spécifique à la prostate et non au cancer de la prostate. Son taux peut augmenter en l’absence d’un cancer, pour diverses raisons : l’âge, la race, une hypertrophie bénigne de la prostate, une inflammation de la prostate ou une infection urinaire. Il ne faut donc pas tirer de conclusions trop hâtives.

  2. Le test de l’APS permet-il d’établir la présence de cancer?

    Seule la biopsie permet de diagnostiquer le cancer de la prostate. Distinguons deux situations précises :

    1. Avant que le diagnostic ne soit établi, seule la biopsie permet de déterminer la présence ou non de cancer. Ceci étant reconnu, soulignons que l’APS demeure l’outil de dépistage le plus efficace non pour diagnostiquer un cancer de la prostate mais aider à le détecter.
    2. Après que le diagnostic a été établi et suite aux traitements entrepris, l’augmentation de l’APS sert à indiquer la présence de récidive.
  3. Puisque, à priori, l’APS ne sert pas à diagnostiquer la présence de cancer pourquoi faire du dépistage à l’aide du test de l’APS?

    Dans 40% des cas, un taux d’APS élevé signale un cancer. L’abandon de ce test provoquerait une montée de diagnostics de cancers avancés donc plus difficiles à traiter tout en abaissant le taux de survie du patient.

  4. Pourquoi, dès lors, existe-t-il un débat sur la pertinence du dépistage du cancer de la prostate.

    Ce débat existe parce qu’on associe la notion de dépistage au traitement. Dépister n’entraîne aucunement la nécessité de traiter et, compte tenu de l’évolution de certains cancers de la prostate, ce n’est pas parce qu’on découvre un cancer qu’il faut le traiter.

    Depuis plusieurs années, les urologues du Québec privilégient la surveillance active pour des cancers qui ne sont pas agressifs. Les patients sont suivis de près à l’aide de touchers rectaux, de tests de l’APS et de biopsies, mais ne reçoivent un traitement que si la tumeur devient plus agressive.

    Il ne faut donc pas cesser le dépistage, mais le faire de façon logique et responsable, c’est-à-dire séparer le dépistage du traitement et recentrer le débat.

  5. Quelle est la différence entre l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) et le cancer de la prostate?

    L’hypertrophie bénigne de la prostate est une augmentation bénigne de la taille de la prostate. On ne sait pas très bien pourquoi la prostate augmente de volume au point de gêner le passage de l’urine, mais on considère que c’est une conséquence normale du vieillissement. Contrairement au cancer de la prostate, les cellules qui croissent et se multiplient sont parfaitement normales et il n’y a aucun risque qu’elles s’étendent à d’autres parties de l’organisme. L’hypertrophie de la prostate ne nécessite aucun traitement, sauf si les symptômes sont gênants.

  6. L’activité sexuelle affecte-t-elle le taux d’APS?

    Pas de façon importante.

  7. Mon taux d’APS s’est élevé après un traitement qui devait me guérir. Que s’est-il passé?

    Quand le taux d’APS s’élève à la suite d’un traitement, quel qu’il soit, cela indique habituellement que le cancer a réapparu. Malheureusement, aucun traitement ne peut garantir une guérison. Le risque de récurrence varie en fonction de l’agressivité du cancer au moment du diagnostic. Le test de l’APS permet de détecter la récurrence du cancer à un stade précoce et un traitement supplémentaire permettra éventuellement de maîtriser la maladie avant qu’elle ne s’étende à d’autres organes.